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1986 : "Championnats de France à
Nancy : La canne de combat se
féminise"
Source : L'Est
Républicain du 28/04/1986
Pour la
première fois depuis leur création en
1980, les championnats de France
féminins de cannes de combat se sont
déroulés en Province à Nancy. C’est
Dominique Lebrun qui a été sacrée
championne ce
week-end
« Mesdames,
en garde. Allez ». Clic clac,
les cannes commencent à voler. Se
heurtent. Attaquent. L’affrontement
reste courtois mais décidé. En piste
Dominique Lebrun et Marion Dion, deux
jeunes femmes de l’Ile de France
venues conquérir samedi à Nancy, salle
Poincaré, le titre de Championne de
France de canne de combat.
A l’issue des assauts après deux
avertissements de l’arbitre, c’est
Dominique qui est jugée la meilleure.
Une jeune femme de trente ans,
originaire de l’Ile de France, déjà
sacré championne en 85. Codifié en
1850 Ces
championnats de France ont été créés
en 1980, mais la canne de combat est
une très vieille
disciplinefrançaise.
Déjà au Moyen Age, elle était
enseignée aux jeunes seigneurs pour
les habituer au maniement des
armes.
Elle fut
codifiée en 1850, et pratiquée au même
titre que la boxe dans les salles
d’armes d’avant-guerre. Désormais elle
compte en France plus de 4000
licenciés dont 300 en Lorraine. Avec
un bon pourcentage de femmes. « ça
me permet de me
défouler »
explique
Corinne, qui pratique la canne depuis
douze ans.
« J’ai
un tempérament nerveux, ça
m’équilibre ». Les
championnes du jour, elles sont
dix-sept. Trois lorraines qui se
feront éliminer dès le matin, et des
jeunes femmes de 25 à 30 ans (l’âge le
plus fréquent chez les
pratiquantes).
En une
minute trente
En soirée avaient lieu les quarts de
finales, demi-finales et finale. Pour les
lorraines, Odile Delignon et Josette
Gernet (deux fois vice championne de
France) et Christiane Girardin, leur
rôle. consistait
cette fois à encourager leur
ex-rivales.
Chaque combat a lieu en trois reprises
d’une minute trente. Au milieu d’un cercle
rouge, deux tireuses s’affrontent sous les
regards attentif d’un arbitre. Elles sont aussi suivies par trois
juges : pas question de sortir du
cercle. Pas question de toucher
l’adversaire avec la canne entière :
le premier tiers est, seul, autorisé.
Détail intéressant : la canne est en
châtaignier. C’est bois dur et il prévient
quand il va cassé, en émettant un son
différent. Avec cette arme, les parades peuvent être
violentes. Casques et tenues matelassées
sont de rigueur !
Mais cela reste élégant : la canne
est un sport typiquement français à l’égal
de la boxe française. Et l’esthétique y
est bien présente. Les femmes y demeurent
donc très féminines mais avec un zeste en
plus.
« Mieux
vaut ne pas se faire agresser par elles
dans la rue ! »
s ‘exclame
un spectateur masculin.Nicole
DEVOS