Conte
initiatique, Vision d’avenir, science fiction, nouvelle d’anticipation, fiction
pure, uchronie ou delirium temens… à vous de choisir…
Une finale délirante...
Il
les comptait et recomptait…Cette fois-ci les Médias visuels internationaux et
les Télévisions Web étaient venus en nombre. Les organisateurs pouvaient être
satisfaits, le championnat d’Europe de canne Française avait été retransmis en
Eurovision étendu. Le stade de France était pour une courte journée le centre
du monde de la canne de combat.
Un
show de la canne artistique avec des chorégraphie inédites
Après
les compétitions, les écoles de canne artistique, venues de toute la France, avaient
offert un ballet artistique de toute beauté. Les écoles avaient invité les
universités européennes de canne française à se joindre à elles pour un
spectacle cosmopolite délirant.
Parfois issues d’écoles de twirling bâton, les
écoles de chorégraphie de canne fleurissaient partout, elles empruntaient leurs
idées au twirling bâton, au patinage artistique, et aux acrobaties de cirque L’engouement
pour cette nouvelle spécialité devenait tel qu’on envisageait déjà un championnat
universitaire autonome à la prochaine rentrée.
Le
bouquet final un spectacle de son mouvement et lumière par le grand maître
Jean-Michel Jarre
Jean-Michel
Jarre était sorti de sa retraite paisible pour concocter un spectacle de
mouvement, de lumière et de musique, un show SoMoLu (Son-Mouvement-Lumière). Après
la harpe laser, le Théremin électronique et quelques autres inventions de la
même veine inventive, la canne musicale avait fait son apparition.
Le
musicien-canniste était appareillé avec des nanocapteurs, des détecteurs wii de
nouvelle génération. Ses gestes représentaient une chorégraphie musicale. Les
boites noires à musique du magicien Jean-Michel Jarre retranscrivaient la
partition des mouvements en musique et effets spéciaux. Les lasers multicolores
étaient associés à la musique et donnaient des hologrammes 3D très réalistes.
De nouveaux espaces de créativité s’ouvraient également dans ces domaines. Il
en découvrait aujourd’hui toute l’étendue.
Des
nouveaux matériaux pour un nouvel essor
Avec
la prime il allait pouvoir s’acheter la canne en fibre de verre nanocomposite,
dernier cri design de chez Winnerstick. Les grands fabricants de snow-board et
de ski avaient fait plancher leurs plus grands designers pour élaborer de
nouvelles cannes.
Les prototypes réalisés dans les garages avaient parfois des
caractéristiques aléatoires en matière de résistance au choc, elles n’étaient
pas toutes stables dans le temps, le matériel était maintenant high tech et
très technique. Il avait fallu néanmoins quelques années de travail et un
savoir-faire conséquent pour obtenir les caractéristiques du bon vieux châtaignier.
Il aimait encore bien tirer avec le châtaignier, les vieux réflexes, les
vielles sensations avaient du bon.
Mais
les nouveaux matériaux permettaient maintenant d’incorporer dans la canne une
multitude d’instruments et de capteurs, indispensables à la canne
d’aujourd’hui.
Dans
les vestiaires il enleva soigneusement sa tenue, issue directement de la
technologie des fibres. Elle restait fragile en certains endroits Elle se
rangeait comme un costume dans une jolie housse de protection. Auto respirante
elle était déjà sèche. Il avait frotté légèrementles sels minéraux et sa ‘’transpiration’’
tombaient sur le sol. Super la Recherche & Développement, on était loin des
tenues en cotons, lourdes et trempées en fin d’assauts avec des traînées
blanches pour tout ornement.
L’automate
d’entraînement
Maintenant
il allait falloir se ré entraîner pour la prochaine échéance. Il allait
reprogrammer son automate d’entraînement avec de nouveaux enchaînements. Chaque
canniste avait des programmes d’entraînement
types, issus de sa pratique, de son école et des compilations avec les copains,
tout au long de ses pérégrinations cannistiques.
L’automate
permettait de reprogrammer ses sorties de voltes rapidement, ses spéciaux
devenaient fluides et rapides. Ses débordements ressemblaient aujourd’hui à des
tsunami. Ce nouveau type d’entraînement permettait d’acquérir les bases mais seul
le partenaire pouvait lui faire acquérir son jugement et son feeling de
combat.
Ce
qu’un homme seul n’avait pas réussi à obtenir, quelques grands groupes
industriels y étaient parvenus rapidement. Leur centre de recherche spécialisé
en traitement d’image et ingénierie 3D avaient rapidement trouvé et décortiqué
les habitudes des grands champions. La nouvelle générationen avait pris son parti. Elle collaborait à
la mise au point des nouveaux programmes de combat en échange les sponsors
étaient généreux.
Siemens
avait été le premier groupe à investir dans le sport Recherche et
Développement. Il y avait décelé le premier le fort potentiel de développement.
Mais comment cela a-t-il été possible ?
Dans
les années 70, des entreprises individuelles avaient extrait la canne de
l’anonymat. Aujourd‘hui la dynamique était différente. Une synergie entre
plusieurs cannistes et sources cannistiques, une conjonction d’énergies
créatives furent multiplexées. Les interactions diverses ont vu la création
d’immenses nouveautés. Et surtout, grâce à une bonne communication la mayonnaise
avait pris.
Canne
chausson, double canne n’avaient plus rien à voir avec les prémices et les
bases. Les disciplines étaient plus fluides que leurs ancêtres et les
enchaînements plus déroutants mais beaucoup plus coulés et innovants.
Les
visio stage : la clef de voûte du développement -
A
la base ça ressemblait à un gadget. Il se souvenait des premiers visio stage,
appelés savamment stages en ligne. Il y avait bien eu quelques remous quand à
leur efficacité mais nécessité fait loi… Les pays d’Europe centrale avaient été les
premiers à proposer cette innovation en matière de diffusion de la
connaissance.
Une
salle d’entraînement bien éclairée, un opérateur vidéo (selon les moyens du
club) et la nouvelle génération de Roudtable, un ensemble simplifié de webcam
de visio-conférence, issu de la technologie microsoft.
Le
stage se déroule avec le maître de canne & bâton et les élèvesqui ont fait
le déplacement. A l’autre bout du cuivre diverses tranches de populations se
connectent. Le canniste solitaire pratique devant sa TV à projection. L’écran
plat au mur évitait maintenant les petits accidents cathodiques entre une canne
et un pavé vidéo lors d’entraînement solo dans le salon.
Les
clubs s’étaient organisés. Les gymnases, les salles de cours avaient tous leur
accès vidéo ADSL THD. Le Très Haut Débit était aujourd’hui presque standard
avec la multifibre optique, petite innovation française qui avait su tirer son
épingle du jeu dans la jungle de la haute technologie. Un mur blanc
(généralement le mur des portes des vestiaires, surface inutilisable pour créer
la lumière chère aux architectes concepteurs. Un diffuseur d’images projetait
sur le mur les enchaînements comme au cinéma 3D. Si l’installation était
‘’grand luxe’’, 2 webcams stéréoscopiques permettaientune retroprojection simili 3D, très utile
pour bien comprendre les mouvements sans avoir de gros plan ou d’opérateur TV
spécialistes de cadrages.
Depuis
la mise en place des visiostages, le savoir canniste avait été systématiquement
capitalisé. Tous les stages étaient téléchargeables, gratuitement ou pour une
somme modique (généralement un abonnement à l’année). Pour des raisons de
temps, il avait été décidé de ne pas les retoucher. Quelques éditeurs libres et
passionnés compilaient et réaménageaient les images suivant leurs objectifs
pédagogiques. Le développement devait beaucoup à l’enrichissement exponentiel
rapide de la connaissance cannistique. Les visiostages (les vs) récents
n’avaient plus rien à voir avec les vs des débuts, encore très rigides et
conventionnels. La croissance phénoménale du nombre de pratiquants et de
licenciés avait permis l’achat d’hébergement très volumineux et rapides d’accès
pour le stockage de cette connaissance, de ce patrimoine en constante évolution
et régénération.
Grâce
à ce brassage les styles de déplacement, les coups de génie ne mourraient plus
avec leur concepteur. On ne comptait plus les courants de pensée, les écoles
‘’inovantes’’ qui avaient développé tel ou tel aspect de la canne française. Un
pragmatisme issu du monde romain permettait d’intégrer les nouveaux courants de
pensée sans le détruire. Le panthéon des dieux romains s’agrandissait àchaque conquête des dieux des vaincus. Cet
état d’esprit avait permis aux Romains de prospérer, ce pragmatisme avait permis
le renouveau de la Canne Française. Les courant loufoques côtoyaient les
courants très sérieux, ancestraux. Ils étaient simplement réunis par le plaisir
de pratiquer la canne de combat et le bâton.
Malgré
les idées divergentes (on avait toujours UN canniste Un point de vue) un tour
de force quasi ‘’magique’’ avait permis d’utiliser les différentes forces vives
qui gravitaient dans le monde cannistique et leur permettre de s’exprimer avec
plus d’efficacité. Les vs avaient permis la diffusion de la connaissance
cannistique et le résultat restait largement supérieur à la somme des énergies
des ces motivés de la première heure. L’effet multiplicateur avait boosté la
canne française au rang qu’elle occupait aujourd’hui.
Le
Comptage Automatique des Touches : Le CAT fait la révolution
Depuis
la mise au point du Comptage Automatique des Touches (le CAT) l’arbitrage des
combats avait été fiabilisé. De petits fils composites intelligentsissus de la recherche RFID et de la
nanotechnologie ceinturaient les tenues, le casque et la canne.
Le mariage de
ces capteurs intelligents et des consoles wii de nouvelle génération avait
donné un système de comptage hors paire. La nanotechnologie avait permis de
rendre les capteurs autonomes en utilisant la chaleur dégagée dans les combats.
La Comptage Automatique des Touches prenait même en compte les volées de
touches que certains tireurs se plaisaient à débiter lorsque l’écart de niveau
entre 2 combattants était trop flagrant. Cet écart flagrant de niveau avait
même été pris en compte dans la gestion des plateaux et des rencontres.
Les
industriels du Jeux vidéo y avaient trouvé leur compte. En multipliant les
développements et les applications possibles les jeux vidéo grandeur nature
étaient également devenus un standard. Les nouvelles wii-stick fencing
offraient des combats entre joueurs au délà des continents, ou contre un
champion numérisé. Le catalogue s’étoffait chaque jour.
Dans
les année qui ont suivi un deuxième outil très performant avait été mis au
point par les industriels de l’imagerie la Video Flux Analytique Temps Réel
(VIFLAT) analysait chaque action en terme de touche et de beauté des mouvements
(et de dangerosité répétée). La mise au point du traitement ‘’intelligent’’ et
impartial des mouvements avait demandé des années de mise au point .et
d’errements. Encore aujourd’hui cette intelligence automatique évoluait au fil
des recherches. Un arbitre était maintenu pour décider en dernier lieu du
résultat. Sa charge de travail était moins ‘’instantanée’’ et plus dans le
global des situations Cette amélioration de l’impartialité avait boosté l’intérêt
pour l’escrime aux bâtons.
Une
Coupe d’Europe de nouveau française
La
coupe d’Europe était revenue dans le giron français après bien des errements et
des surprises
Quelques
années plus tôt la coupe était partie… en Europe centrale. De nouvelles
méthodes d’entraînement avaient vu le jour loin des centres habituels de
formation. La fédération centre Europe avait innové dans son approche du
combat. Des concepts nouveaux étaient nés.
La
première alerte n’avait pas été pris au sérieux ‘’ce n’est pas possible, c’est
un hasard de circonstance’’ et puis l’impensable était arrivé, le fédération Centre
Europe avait trusté les 3 premières places. Le toit du stade de France était
tombé sur la tête de la délégation française.
L’année
suivante, un français avait pu se hisser péniblement à la 2ème place.
Mais les techniques de combat (hongroises notamment) résistaient à la méthode
française et avait de nouveau supplanté les meilleurs cannistes français.
S’en
était suivi une remise en cause en profondeur. Analyse des vidéos, recherche
d’informations..… bref un travail de fond ! Ils avaient alors découvert
que les technique d’entraînement étaient connues, et en ligne partout sur le
web européen. Simplement ils ne l’avaient pas vu… ils n’avaient pas prêté
attention à cette émergence. La situation actuelle était classique en escrime
et au sabre, vielle spécialités françaises, Plusieurs équipes européennes au
top avec peu de différence, le petit plus du moment, l’affûtage fait la
différence.
L’effet
boule-de-neige
Un
gros effort avait été entrepris sur l’accroissement des cadres formateurs de
canniste. De la multiplicité des petits clubs étaient nés des élites par centaines.
Le maillage important de tous ces petits clubs avait permis de drainer et de
découvrir des tireurs de qualité en nombre. Le foot n’avait qu’à bien se tenir…
Les
visiostages avaient permis de compléter - par la formation continue - la
formation des cadres formateurs de canne et bâton en s’affranchissant des
distances.
Deux
naissances remarquées : la canne artistique et la canne à deux (kan2)
La
remise en route de la pompe à champion avait eu des effets inattendus. Les
différentes disciplines s’étaient étoffées.
Deux
nouvelles disciplines étaient nées la canne artistique (associée au bâton chorégraphique)
et la canne à deux.
La
canne à deux (à ne pas confondre avec la double canne, 2 armes dans les 2
mains). Issue d’un constat d’utilité de coopération, une véritable stratégie de
préparation d’offensive, Relayée un début d’action laissé au deuxième. La
fluidité et la richesse des actions/réactions en avait fait un des sports
cannistiques les plus retransmis. Les primes times avaient même fait des
spéciales sur le sujet. Ces binômes issus de tributs aux savoir-faire très
différents agissaient en parfaite coordination. Globalement le préparateur
initialisait les actions et le placement puis l’offenseur touchait et se
sauvait. Vielle technique du shoot and forget du combat aérien. Au joyeux
bordel des premiers temps avait succédé des stratégies organisées, peaufinées,
mettant à contribution l’intelligence humaine.
La
question de la touche en flanc chez les féminines ne se posait plus. Les
nouvelles tenuesde part leur conception
antichoc (des renforts nanobullés amortisseur de choc inhibaient tout choc)
permettaient ce degré de liberté supplémentaire. Du coup les binômes pouvaient
être mixtes. On avait cependant conservé les rencontres Hommes et les
rencontre Femmes. Seule la spécialité CanneAdeux offrait cette mixité
Des
trésors dans les bibliothèques numériques
Lui,
il était allé chercher le salut sur d’autres terres. Il avait chassé le savoir
dans les bibliothèques des anciens. Cette quête du graale avait commencé deux ans
auparavant. Des anciens cannistes avaient écrit leurs mémoires, et couché sur
la clavier leurs analyses des combats qu’ils avaient eu la chance de vivre.
Des
correspondances mails stockées sur de vieux forums, aujourd’hui inutilisés,
recelaient des mines d’informations dans l’art du combat. En dépoussiérant et
en élégant (c’était la difficulté inhérente des texte venant des forums), il
avait découvert des trésors d’ingéniosité de certains posts. Sur certains vieux
sites les éditeurs avaient placé des archives de familles, des archives
inédites qu’ils n’avaient pas eu le temps d’exploiter ou pas l’envie. Pas
toujours bien présenté, la valeur de leur contenu n’en demeurait pas moins
importante. C’était la chasse aux nouveaux trésors numériques cachés sur la
toile. La toile était devenue une entité vivante, dotée de réactions
intelligentes autonomes. Elle conservait ses secrets et en libérait quelques
uns de temps en temps. Ce vieux savoir,
il l’avait compilé, ingéré, digéré et intégré. Mais c’est l’échéance du moi suivant
qui le préocupait aujourd’hui…