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Escrime aux bâtons,
au sabre, au gourdin, combat pied-poing,
Tintin a tout expérimenté au cours de
ses aventures. Son style de combattant
évolue avec son évolution personnelle.
Relisons les albums de Tintin et redécouvrons
tout simplement son art du combat.
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TINTIN AU CONGO
Dans le bateau qui
l’emmène au
Congo, Milou
découvre à ses dépends le bâton de
Joinville manié par un passager
clandestin peu amical envers les
chiens. C’est la savate
qui
permet à Tintin de
mettre hors service un singe agressif
avec un coup de pied frontal. Il se
fait juge-arbitre de boxe dans une
rixe entre deux autochtones.
Spécialiste du bâton, le passager
clandestin, dans un brisé puissant
,
assomme Milou et son maître avec une
canne d’arme locale, un gourdin
universel. Revanchard, Tintin assomme
quelques temps après ce batonniste
trop violent avec un direct du droit.
Mais son combat n'est pas terminé.
Adepte du bâton de Joinville, ce
bandit, tente un latéral croisé
malheureux avec un fusil.
Déséquilibrés ils termineront leur
corps à corps 30 mètres plus bas dans
une mare aux crocodiles. On peut
raisonnablement penser que le Sorcier
l’initiera à l’art de la guerre à la
sagaie. Mais Tintin n’a pas voyagé
assez au sud pour connaître la canne
Zoulou.
TINTIN EN AMERIQUE
En
Amérique
Tintin combat la pègre
d’Al Capone. Le brisé avec chaise lui
permet de se faire la main sur les
gangsters. Après un apprentissage
douloureux, il maîtrise l’esquive de
matraque. Mais c’est dans l’art du
bâton à cheval qu’il excelle en
désarmant ses adversaires en combat,
au gallot dans les plaines du
Far-west. Il découvrira la canne
parapluie en
assistant
à un combat sanglant
entre le détective de l’hôtel Mike Mac
Adam , voleur de Mirza et une vielle
dame propriétaire de la dite chienne
et d’un parapluie. Tintin s’entraîne
également au bâton sur la police
américaine. L’art de l’épée à double
tranchant et les parades contre
canne-épée n’ont pas de secret pour
lui. Il terminera son épopée
américaine par un combat à la canne
d’arme (un demi haltère !) contre
une armée de gangsters.
LES CIGARES DU
PHARAON
Sur le bateau qui
l’emmène à Port-Saîd Tintin fait la
connaissance du professeur Philemon.
Ce dernier a maille à partir avec
Rastapopulos. Le milliardaire est sur
le point d’envoyer un direct du droit
au professeur tout en le maintenant au
collet avec son autre main lorsque
Tintin dévie le bras alpagueur par une
parade très réussie au niveau du coude
de l’adversaire. Les Dupondt tentent
d’appréhender Tintin par intimidation
avec leur canne utilisée comme tonfa.
Le tombeau pharaonique se révèle riche
en peintures égyptiennes où l’on
découvre subtilement l’art de la
guerre de Pharaon et l’art du bâton
court en particulier. Dans le désert, Tintin
interrompt un tournage à coup de
crosse de fusil, son latéral croisé
est presque dans un plan horizontal
parfait. En tenue saharienne les
Dupondt s’essayent à un double brisé
de canne sur une tête autochtone avec
résultat semble-t-il. Un des hôtes du
bungalow est l’heureux propriétaire
d’une pièce unique de l’art indien, un
Khouttar à lame dite ‘’langue de
bœuf’’, délicate à utiliser. Tintin
montrera son art de la self défense en
désarmant le professeur Philemon
devenu fou. Par un crochet sur
soupière, le reporter s’échappe d’un
asile de fou.Tintin a également des
qualités
de gymnaste de
trampoline sur ventre mou. Dans le
train, les Dupondt démontrent une fois
de plus leurs qualités cannistiques en
assommant le contrôleur à la place de
Tintin. Quant à lui Milou doit faire
face à une meute d’indous armés
d’outils agricoles dévoyés de leur
fonction première. Sur l’éléphant du
maharadjah Tintin fait une
démonstration éclatante de combat en
corps à corps contre tigre. Pour
mettre hors d’état de nuire le fakir -
un adepte de la mini sarbacane
empoisonnée - ils s’essaye au bâton de
Joinville sans succès. Lors
l’assemblée générale de la Confrérie
du Cigare, Tintin sera plus chanceux
avec son bâton, il en assommera six à
la chaîne.
C’est vraisemblablement
au cours de ce voyage qu’un fakir
l’initiera au silambam, l’art du bâton
indien.
LE LOTUS BLEU
Prenant la défense d’un
porteur chinois, Tintin casse la canne
de Mr Gibbons, blanc tout puissant de
la Concession internationale.
Visiblement la baston au fond d’une
cellule avec trois gros costaux
militaires indiens tourne à l’avantage
de Tintin. Il envoi tout simplement
les trois armoires à glace à
l’hôpital. Le combat est censuré. Des
bras cassés suggèrent l’utilisation de
clefs de bras ou de chutes non
contrôlées. Judo et aïkido font donc
partie du bagage technique de
Tintin.
Plus tard, en Chine,
dans les fumeries d’opium du
Lotus
Bleu,
il
est initié à l’art du bâton long (le
bo), et à la voie du sabre (Iai do)
par Didi sur la voie du renoncement.
Wang Jen-Ghié, père de Didi est
propriétaire d’une canne d’arme
d’apparat du plus bel effet. Le
policier japonais Mr Mitsuhirato
reçoit deux corrections mémorables par
Tintin à quelques jours d’intervalle.
La violence du combat est également
censurée. Tintin confronte ses
techniques de combat avec les
techniques d’autres cultures, il en
ressort vainqueur
incontesté.
L’OREILLE CASSEE
Le secret de la forme
physique irréprochable de Tintin est
révélé dans
L’oreille
cassée. Un
échauffement matinal rythmé par la TSF
apporte à notre reporter l’énergie
dont il a besoin au quotidien. Le
Colonel Ronchont introduit le sabre
d’abordage dans les aventures de
Tintin et Milou. Au cours des
aventures du Reporter du Petit
XXème
ce sabre protégeant
complètement la main est une arme
régulièrement utilisée au cours des
albums (Le Trésor de Rackham Le
Rouge…). Les locataires de l’immeuble
sis 21, rue de Londres sont également
des adeptes du parapluie noir, du
balai de concierge et du revolver à
barillet. Le perroquet bavard
Balthazar est l’enjeu d’une rixe à la
canne contre poings et donne le ton de
l’album, la canne est cassée lors d’un
affrontement sauvage. C’est le premier
album où les combats d’opposition sont
nombreux et non censurés comme dans le
Lotus Bleu.
Signe des temps, Tintin
ne doit qu’à sa bonne étoile
d’échapper aux différents lancers de
couteaux dont il est victime.
L’esquive instantanée des projectiles
(balles, armes de jet…) pratiquée dans
Matrix ou dans Blade n’est pas encore
connu. Le colonel Tintin manie le
sabre avec persuasion contre Pablo,
tour à tour terroriste ou
révolutionnaire démocratique suivant
le sens du vent.
Dans la forêt tropicale
amazonienne, l’explorateur Ridgewell
initie Tintin à l’art de la sarbacane
longue. Les Bibaros, adeptes du
gourdin universel sont les acteurs
d’une des plus belles bagarres de
bâton de Joinville contre savate, le
spécialiste y devine des latérals
croisés et des brisés de réducteur de
tête, le tout dans un cadre luxuriant
de sous-bois de jungle. Le chef des
Arumbayas, Kaloma possède un bâton
d’arme d’apparat. Dans un nouveau
combat contre deux militaires multi
camps, armés de fusils, Alonzo Perez
et Ramon Bada, Tintin confirme la
qualité de son poing droit, très
efficace et percutant. Quelques
minutes plus tard, Alonzo Perez combat
sauvagement à la rame dans le style du
bâton français; l’aire de combat est
une pirogue et elle est délimitée par
un fleuve infesté de pyrhanas, nul
besoin d’arbitre pour condamner la
sortie d’aire de combat.
L’ILE NOIRE
Les trafiquants mettent
hors de service Tintin et le chauffeur
de taxi par un latéral extérieur avec
matraque exécuté avec force et
précision. Dans la maison du docteur
Muller,
Tintin
en vient au corps à
corps avec le docteur. Les forces en
présence sont égales. L’issue du
combat est
incertaine.
Le râteau est
définitivement une arme dangereuse,
tous y ont goûté chacun à leur tour.
Dans le
pub
White Hart, les Dupondt
font usage de leur canne pour
intercepter, bloquer et étrangler
Tintin. De par leurs formations
policières, ils ont eu accès à l’art
de la self défense au
bâton.
Au sommet de la tour de
L’ile noire, Tintin utilise
péniblement son bâton de marche pour
assommer le gorille, sans succès.
C’est grâce au Kiai, le cri-qui-tue de
Milou que les héros seront sauvés. Le
propriétaire du gorille est barbu, il
est passé maître dans l’art du fouet,
cependant il est chauve, ce ne peut
donc pas être un clin d’œil à Maurice
Sarry, fondateur de la canne de combat
moderne (1970). L’Ile Noir a été
éditée en 1956. La censure ne nous
permettra pas de voir comment Tintin
assomme les deux faux-monnayeurs dans
l’imprimerie clandestine. Par contre
Tintin exécute un très joli croisé
tête avec un rouleau encreur –
efficace
-
3 faux-monnayeurs au
tapis. Couché par terre Tintin exécute
un fouetté au visage du Maître es
fouet, ce coup de savate est de toute
beauté, le kilt relève la qualité
technique du geste.
LE SCEPTRE
D’OTTOKAR
Au cours de cet album
Tintin cours plus qu’il ne se bat.
Dans les jardins du Palais de
Syldavie, face un garde d’opérette
armé d’un sabre, Tintin anticipe
l’attaque, et d’un crochet met hors
service le capitaine des Gardes. Une
prompte esquive réglera le sort des 2
attaquants suivants. Milou, dans un
croc en jambe avec croc fait chuter le
3ème
assaillant, un lancé de
matraque aura raison de l’assaillant
au couteau. Au château de Kropow, dans
la salle du sceptre, les Dupondt font
une démonstration curieuse d’armé de
latéral extérieur avec jet final de la
canne, fac-similé du sceptre volé.
Dans le parc, au-delà des douves
Tintin exécute une interception de
voleur de sceptre digne d’une finale
de rugby, le tacle y est parfaitement
maîtrisé. Il récidive ses
interceptions musclées en chutant de
trois mètres sur le voleur bordure à
un mètre de la frontière. Il est
décoré de la distinction honorifique
de chevalier du Pélican d’Or, le seul
titre qu’il aura durant toutes ses
aventures.
LE CRABE AUX PINCES
D’OR
Sur les docks Tintin ne
doit son salut qu’à son art de
l’esquive, la caisse de sardines
s’écrase à quelques centimètres de ses
pieds. La censure
a
empêché la
visualisation d’une belle bagarre
entre Tintin et le contrebandier qui
l’a attaché à fond de calle. Par
contre Allan semble être un
spécialiste du crochet du droit sur
ses collaborateurs, et de préférence
lorsqu’ils sont
attachés.
Dans l’hydravion pris
en plein orage, le capitaine Haddock
s’exerce
au brisé avec bouteille
vide sur tête arrière de Tintin. Milou
vient au secours de son maître dans le
désert en réalisant un très orthodoxe
croisé tête avec un os de chameau, le
deuxième essai s’avèrera le bon. Le
capitaine Haddock connaît mal la canne
de combat, son latéral
extérieur
a une trajectoire
inversée, et le fusil qui fait office
de canne se termine sur son occipital.
La connaissance ne s’improvise
pas ! Dans les ruelles étroites
le capitaine est également mis à mal
par une foule bien décidée à le
bastonner. Il recevra d’ailleurs une
vrai bastonnade par le comparse
d’Allan dans les caves remplies de
boites de crabe à opium. Sous
l’emprise de l’alcool, notre capitaine
semble avoir des compétences décuplées
de combattant. Mais la matraque de la
Police a raison de sa colère. Allan
tente de s’échapper en hors-bord,
Tintin combine alors un brisé sur main
avec manivelle associé à un lancé de
filet digne du meilleur gladiateur
rétiaire romain.
L’ETOILE
MYSTERIEUSE
Le prophète
fou
annonce l’apocalypse
avec un brisé sur gong. A la proue du
bateau qui l’emmène sur l’île
mystérieuse, tel Léonardo Di caprio,
Tintin se tient au bastingage, il
remplit ses poumons d‘air pur et prend
un paquet de mer. Cette scène sera
reprise dans le célèbre film
« Titanic ». Bataillant
contre les éléments ils n’ont pas le
cœur à se battre entre eux. A
l’approche de la fin de monde ou de
l’apocalypse les priorités sont
autres.
LE SECRET DE LA
LICORNE
Dans
Le secret de la
licorne, les
Dupondt
- collectionneurs de
cannes d’arme - écument les brocantes
à la recherche de pièces authentiques.
On n’a aucune information sur
l’utilisation du lot de canne Fayet
qu’ils achètent à crédit. Les
escaliers seront les principaux
adversaires des Dupondt, les escaliers
seront toujours vainqueurs. Le
capitaine Haddock a hérité d’un sabre
d’abordage de style
XVIIème
. Bien qu’ayant fait ses preuves en
combat de flibuste, le sabre s’avère
moins performant que le lustre de
l’appartement du capitaine. Le château
de Moulinsart pourrait être classifié
en musée pour la collection
d’hallebarde, pics, sabres et couteaux
qu’il renferme. Tintin innove dans son
combat contre le domestique Nestor et
remplace la canne par un combiné
téléphonique en formica, voisin par
son poids de la canne d’arme lestée.
Imaginatif, il met hors d’état de
nuire les frères Loiseaux dans un
combat inédit à l’aide d’une
hallebarde. Il récidive son spécial
dans les bois de Moulinsart cette
fois-ci ave un bâton-fourche (Il avait
appris ce spécial dans
le crabe aux pince
d’or alors
qu’il était faux mendiant, il a fait
trébuché Allan avec son bâton). Dans
cette aventure, l’art de l’esquive l’a
déjà sorti au moins deux fois de
mauvais pas. Nestor a quelques
connaissances de bâton de Joinville et
le fait savoir à Tintin par un latéral
extérieur et au frère Loiseaux par un
latéral croisé.
LE TRESOR DE RACKHAM LE
ROUGE
Avec
Le
trésor
deRackham on
découvre un Capitaine Haddock passé
maître dans la mythique savate
marseillaise (désolé Luc Cerutti, mais
le bon mot capitaine-port-marseille-savate prévaut sur
la vérité historique, bien sûr que la savate marseillaise
n'existe pas, j'ai lu ton livre...), une dizaine de ‘’pirates
d’eau douce’’ s’enfuient devant cette
puissance maîtrisée . Sur l’île au
trésor, Dupont fait la démonstration
de sa maîtrise du latéral extérieur
sur crabe et pied de Dupond. Tintin et
le capitaine Haddcok terminent leur
chasse au trésor dans les sous-sols du
château de Moulinsart, avec une épée à
double tranchant pour Tintin et une
hallebarde pour le capitaine. Le
combat contre Tryphon Tournesol n’aura
pas lieu. Avec le secret de la licorne
et le trésor de Rackam le rouge, c’est
toute l’épopée de la flibuste qui est
balayée.
LES 7 BOULES DE
CRISTAL
Chacun a sa spécialité,
le général Alcazar est spécialiste de
lancer de couteaux et le capitaine
Haddock professionnel du lancer de
brique. Les outils de combat ont
évolués, le revolver utilisé en
Amérique est remplacé par des boules
de cristal, des volets qui claquent
sur le nez et des boules de feux qui
déstabilisent l’adversaire (pot de
fleur pour le capitaine
Haddock).
LE TEMPLE DU SOLEIL
Le crachat de lama est
une nouvelle arme bactériologique et
psychologique, elle sera utilisée
plusieurs fois bien qu’interdite par
la Convention de Genève. Pour tenter
de sauver Typhon tournesol, Tintin
n’hésite pas à utiliser son crochet du
droit sur Chiquito. Dans sa rixe avec
Pedro et son compère, l’esquive -
encore et toujours -
lui permet de mettre
hors service ces deux grosses brutes.
Lors de sa balade sur la cordillère
des Andes, un coup de talon de sa
canne d’arme favorite - le fusil -
assomme un bandit de grand chemin. Les
éléments sont trop sauvages et le
fusil est leur seule solution. En
monde inca, sa connaissance encore
limitée de la boxe française ne lui
permet pas
de
vaincre et il prend la
pâtée, à un contre dix. Avec l’énergie
du désespoir, le capitaine Haddock
lance un joli coup de pied latéral
dans l’estomac d’un soldat
inca.
LE PAYS DE L’OR
NOIR
Une méprise à propos
d’un coup de bâton malheureux d’un
marin donne lieu à un échange musclé
ou le style d’esquive de Tintin
s’affirme. Dans le désert, le
professeur Muller - également adepte
du bâton de Joinville - assomme Tintin
malgré une tentative de parade avec
corps de fusil. Les Dupondt sont
nettement moins bons en combat à main
nu, ils se font littéralement étrillés
par la population dans la ville
arabe.
Devenu rat d’hôtel dans
la nouvelle maison du Docteur Muller,
Tintin prend sa revanche contre
un
docteur-professeur
pourtant armé d’un revolver en lui
décochant un crochet du droit et un
lancer de mur inverse.
OBJECTIF LUNE
Fervent d’innovation,
le professeur Tournesol expérimente un
casque de combat en plexiglass
spécial, les tests au marteau sont
concluants. Dans les laboratoires
nucléaires les Dupondt démontrent leu
connaissance des clefs de bras avec ou
sans canne sur la personne de Mr Wolf,
ingénieur. La savate-bâton-défense
semble une seconde nature pour eux.
Cependant ils ne semblent pas
maîtriser la garde de combat inhérente
à
la
canne. Ils la prennent à deux mains
comme au bâton de Joinville. Ils ont
découvert les prémices de la
canne-chausson (panache). Le prototype
de tenue de combat-scaphandre
intersidéral est testé par le
capitaine Haddock, ses mouvements
pied-poing dénotent une fois de plus
de sa maîtrise de la savate
des marins (c'est promis Luc, j'arrête...).
ON A MARCHE SUR LA
LUNE
Dans son épopée
intersidérale,
Tintin
expérimente une tenue
de canne de combat indestructible, le
scaphandre orange sert également à se
promener sur l’astre de la
nuit.
Le scaphandre ne
permettra pas les fentes avant mais
les sauts d'attaque ou d'esquive
gagnent en puissance et en efficacité
sur la Lune.
Au fond de la fusée qui
le ramènera sur Terre, Tintin, pris
par surprise, est assommé par une
matraque basique du capitaine renégat
du Sceptre d’Ottokar.
L’AFFAIRE TOURNESOL
On rencontre peu -
voire pas - de combat réel. La course
poursuite est le thème de cet album.
Tintin y applique le précepte bien
connu, « ne pas être là quand le
coup arrive ». Il réfléchit
intelligemment et
anticipe.
COKE EN STOCK
Dans l’album
Coke en
stock, la
présence d’Abdallah au château de
Moulizar s’apparente à une guérilla de
chaque instant. L’avion en feu donne
lieu aux plus beaux crochets de tous
les albums de Tintin et Milou. Un
passager en furie envoie un puissant
crochet du droit au Capitaine Haddock.
La contre-attaque de Tintin sera
explosive et l’ensemble du corps du
reporter part à la rencontre du menton
du forcené qui capitule K.O.. En quête
d’innovation Tryphon tournesol
expérimente la volte avec patins à
roulettes motorisés, aidé en cela par
Abdallah toujours disponible envers
son prochain. Dans les grottes cachées
du dessert, Milou gagne vaillamment
son combat contre un guépard grâce à
une parfaite maîtrise du fléau d’arme
(chaine-pierre). Sur le bateau de
contrebande d’esclave, le capitaine
Haddock a de nouveau maille à partir
avec la foule. Un paquet de mer
expédié judicieusement par Tintin
viendra solder le problème. Peu
rancunier, un de ses adversaire lui
sauvera d’ailleurs la vie en désarmant
le trafiquant d’esclave adepte du
poignard recourbé.
TINTIN AU TIBET
Tintin se bat
uniquement contre lui-même et les
éléments. En rêve, Tournesol lui
assène un brisé de bâton de Joinville.
Les prêtres bouddhistes tentent
d’arrêter Milou avec leur bo. Mais
sans maîtrise de la distance ils se
cognent mutuellement. Un peu plus
loin, trois moines soldats arment un
latéral extérieur avec un bâton
relativement conséquent et pourtant
ils le tiennent à une main et tentent
de réduire Milou au silence. Le réveil
du capitaine Hadock dans la lamasserie
est angoissant, les divinités
bouddhiques sont en position de combat
et l’une est armée d’un poignard. Ils
s’avéreront simplement de joyeux
drilles. Le capitaine Haddock devenu
alpiniste n’a pas les compétences
d’esquive de Tintin. Sa rencontre
percutante avec le Yeti lui laissera
un arrière goût de bombe
atomique.
LES BIJOUX DE LA
CASTAFIORE
Le capitaine Haddock
éprouve le besoin d’avoir une canne de
marche. Peut-être est-ce l’expérience
d’alpiniste himalayen qui en est la
cause. Nos héros auront toutes les
difficultés à rester sur leur deux
jambes durant la présence de la
Castafiore et de ses bijoux. Le marbre
défaillant d’une marche de l’entrée de
Moulinsart met à mal leur équilibre à
tous. Pour la première fois les
Dupondt trouvent un canniste plus
efficace qu’eux en la personne de
Madame Irma, habilleuse de la
Castafiore. Madame Irma n’est pas
manchote et en découd avec des
latéraux extérieurs bien appuyés sur
les deux détectives.
VOL 747 POUR SIDNEY
Dans le
vol 747 pour
Sidney, le
professeur Tournesol fait une
démonstration sans faille de ses
capacités physiques et sportives. Il a
pratiqué presque tous les sports, le
tennis, la natation, le football, le
rugby, la lutte, la boxe anglaise mais
sa spécialité est la boxe française
c’est-à-dire la savate.
Son spécial est le coup de pied
figure. La démonstration nous laisse
sans voix.
Prisonnier de Rastapopoulos, Tintin
s’échappe de son bunker-prison par un
coup direct en garde inverse sur deux
bandits. Les combats se sont
modernisés, la mitraillette dernier
cri a remplacé le poing et la canne.
Dans les profondeurs secrètes de l’île
inconnue, pour la première fois à
l’écran Tryphon Tounesol se bat, il
met une sévère raclée au milliardaire
tricheur Carreidas. Sur ce haut lieu
de la connaissance extra-terrestre et
des capacités psychiques supérieures,
Tintin est venu chercher
l’illumination, il aura des capacités
prédictives de combat. Désormais il
anticipe l’action de l’adversaire, il
est devenu un Eveillé.
TINTIN ET LES
PICAROS
Dans la jungle
arumbayenne, Tintin retrouve un vieil
ami, l’explorateur Ridgewell. Les
Arumbayas se sont écartés de la Voie
de la parfaite sarbacane et ils sont
devenus alcooliques. Les découvertes
pharmacologiques du Professeur
Tournesol résoudront cette dépendance
à l’alcool ; la canopée de la
jungle avait fournis à Tryphon les
nouvelles molécules nécessaires à ses
expériences. Les Joyeux Turlurons,
société philanthropique animée par
Séraphin Lampion, se prêtent de bonne
grâce une exhibition de canne
artistique. Les aventures de Tintin se
terminent sur un moulinet de matraque
militaire de type Alcazar ou Tapioca,
les modèles et les résultats sont
identiques.
CONCLUSION
Le jeune Tintin débute
sa carrière de grand reporter avec un
bagage de combattant hors paire. Il
est presque certain qu’il a été
initié, dès son plus jeune âge au
combat de rue et à la savate belge.
Bien que capable de rosser sévèrement
ses adversaires, Tintin préfère
esquiver les attaques
vraisemblablement pour ne pas blesser
ses adversaires ! Le professeur
Tournesol ne peut pas ne pas lui avoir
transmis son savoir de boxe française,
l’art de la savate qu’il affectionne
tant.
Combattant universel,
Tintin fait corps avec son
environnement et en utilise toutes les
ressources. Dans
les cigares du
pharaon, il
utilise une felouque pour sortir du
bateau où il est maintenu prisonnier.
Son sens de l’improvisation est digne
du meilleur des ninjas. Rompu au
maniement de toutes les armes Tintin
se fond dans son environnement par
l’art du déguisement juste qui sied à
tout ninja confirmé. Il tient cette
science des Dupondt, ethnologues et
grands spécialistes des déguisements
folkloriques de la planète
Terre.
Reçu dans le monde
entier, Tintin a une envergure de
canniste international. Il a pratiqué
son art sur les aires de combat les
plus inédites. Il est cependant plus
batonniste que canniste. Son style est
celui du bâton français (main ciel,
main terre). Il ne semble pas
connaître la méthode du bâton fédéral
(main terre, main terre). Les Dupondts
sont eux des cannistes dans
l’âme.
Au fil des albums les
combats d’opposition se font plus
rares. En vieillissant, Tintin se
tourne vers des disciplines plus
pacifiques. Dans
les Bijoux de la
Castafiore
il médite et fait du
yoga. Tintin doit certainement devenir
UN SAGE et découvre sa capacité à
régler les problèmes et conflits sans
combat.
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